Chapitre 3 / ?

L'homme invisible des affaires :

Chapitre 3 : Le premier mouvement

Le café, habituellement un havre de tranquillité pour l’homme invisible, semble ce jour-là saturé d’une tension palpable. Chaque murmure résonne plus fort, chaque geste paraît délibéré. L’homme en costume sombre reste immobile à sa table, feignant de lire son journal, mais ses yeux trahissent une impatience à peine contenue. Quelque chose se prépare, et l’homme invisible le sent comme un frisson dans l’air.

Sous la table, il glisse une main dans la poche intérieure de son veston et effleure un petit appareil circulaire, lisse au toucher. Un dispositif d’interception, miniature mais puissant, qu’il utilise rarement. Ce moment lui semble opportun. Il active discrètement l’appareil, qui capte les fréquences proches. Immédiatement, un murmure crypté traverse ses écouteurs invisibles, une transmission compressée que seul son logiciel peut décrypter.

Soudain, une silhouette familière entre dans le café. C’est une femme élégante, portant un trench-coat beige. Elle s’arrête quelques instants, balayant la salle du regard, avant de se diriger vers une table non loin de l’homme en costume sombre. Elle s’assied, sort un carnet de sa poche et commence à écrire, mais ses yeux ne cessent de jeter des coups d'œil furtifs vers l’entrée.

L’homme invisible reste attentif, ajustant légèrement ses écouteurs pour mieux capter les mots échangés à la table voisine. Les voix sont basses, presque inaudibles, mais le dispositif d’interception fait des merveilles, amplifiant chaque murmure. « Le colis arrivera à minuit », dit une voix grave. « Veillez à ce que tout soit prêt », ajoute une autre voix plus aiguë, trahissant une certaine nervosité.

Le cœur de l’homme invisible bat plus fort. Il sait que ce soir, quelque chose d’important va se jouer, et il doit être prêt à intervenir. Il observe discrètement la femme en trench-coat, dont la main tremble légèrement en tenant le stylo. Elle ferme finalement son carnet, se lève et sort du café, laissant derrière elle une atmosphère encore plus lourde de mystère.

L’homme en costume sombre plie son journal, glisse le dispositif dans sa poche et se lève à son tour. Son regard se fixe sur l’entrée, là où la femme a disparu. Il ajuste son veston, jette quelques pièces sur la table pour payer son café et sort à son tour, se fondant dans la nuit froide et brumeuse de la ville. Chaque pas résonne comme un écho de l’intrigue qui se tisse autour de lui.