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Le Chant d’Eldoria

En terre d’Eldoria, le jardin de l’opulence,
Là où coulent rivières, sous mille feuilles dansent,
Le peuple vit en paix, gardiens de la nature,
En douce harmonie, loin de guerre et murmures.

Sur les vastes plaines, les cités sont posées,
Murs de bois et de pierre, par forêts embrassées.
En chaque cité, un Gardien de la Terre
S’assure que jamais la vie n’est contrainte de guerre.

De bêtes rares et fruits, ils tirent leur festin,
Réserve et équilibre, font de demain un gain.
Jamais ne s’abîme la flore, ni la faune sacrée,
Car l’homme ici n’est point maître, mais ami et reflet.

Ils se repaissent d’arbres, d’herbes et de moissons,
La viande n’est goûtée qu'en de rares occasions ;
Sages sont les Eldoriens, qui suivent la juste voie,
Là où la faim des hommes s’incline devant la loi.

Depuis dix mille ans, aucun cri de bataille,
Aucun fer ni marteau, n’a rompu leurs murailles.
La guerre ici est rêve, spectre et illusion,
Pour un peuple sans armes, sans haine, sans prison.

Mais, au loin des collines, dans d’autres royaumes,
Certains convoitent l’or vert de ce sanctuaire d’hommes ;
Dans l’ombre, la rumeur serpente et se glisse,
Que d’aucuns prendraient ces terres, qu’aucun ne les défriche.

Nexara, l’ambitieux, aux portes de fer dressé,
Voyant en Eldoria richesse inexploité,
Espère troquer plus, presser ces fiers marchands,
Qui de paix se contentent et de peu de métal blanc.

Mais Eldoria résiste, fidèle à ses valeurs,
Ne cédant point d’âme aux promesses, ni de labeur,
Pour machines, ni armes, pour argent, ni grand pouvoir,
Elle préfère la terre aux sombres lueurs du noir.

Ainsi le jardin paisible et ses vastes trésors,
Attisent les yeux avides, éveillent les efforts
D’un monde pressé, avide, et plein de conquérants,
Sur cette paix délicate, se tissent des serments.

Et sur les plaines d’Eldoria, un vent siffle, amer,
Portant en lui des bruits, et l’écho de fer…